Laurent Paris
Créé en 1991 à la suite de SPINA BIFIDA(1983-1988), le groupe SPINA tente d’opérer une synthèse créative et innovante entre, d’une part, l’image et le son et, d’autre part, l’homme et la machine.
Tout au long de ces différents projets musicaux, le groupe SPINA y intégrera les technologies émergentes afin de créer une adéquation optimale, aux limites de la transe, entre l’univers vibratoire et organique du rock et celui, plus froid, des machines.
Leurs performances et leurs productions phonographiques successives font de SPINA un groupe de renommée nationale et internationale qui signe chez Musidisc Universal .
Les albums de SPINA profitent dès lors de grandes diffusions avec des budgets promotionnels conséquents : l’album rouge en 1997 sortira à plus de dix mille exemplaires. Les tournées s’enchaînent dans différents lieux nationaux de la musique : Divan du Monde, Café de la Danse, Passage du Nord-Ouest à Paris et dans différents festivals d’ampleur internationale comme les Transmusicales de Rennes, le Printemps de Bourges ou le Festival Nevers à Vif.
SPINA traverse la décennie 90 avec une détermination artistique et professionnelle rare dans le rock et ce, malgré quelques changements dans la composition de base du groupe avec les départs d’Alain Jacquemin, Jean-François Buisson et de Vincent Paris et l’arrivée puis le départ du chanteur Pascal Maunoury.
Sous l’impulsion de Jean François Buisson (sculpteur bordelais) l’équipe de SPINA emménagea à la Base sous-marine de Bordeaux offrant un cadre pour leurs grandioses frasques créatives.
Le groupe SPINA est composé de Laurent Paris (composition musique et textes, guitare et chant), Bruno Bares (batterie, basse et chant), Alain Jacquemin (son jusqu’à 2000), Philippe Bayle (textes et relations publiques jusqu’à 1995), Jean-François Buisson (Batterie et décors jusqu’à 2005), Vincent Paris (infographie et vidéo jusqu’à 2000), Pascal Maunoury (chant de 2000 à 2005), Mathieu Dugrava (son depuis 2000) et Frank Le Galliard (vidéo).
Un tournant s’opère au début des années 2000 lorsque le groupe SPINA rencontre l’une des maîtresses du Butô : la danseuse chorégraphe Carlotta Ikeda de la compagnie Ariadone. La mise en commun artistique des deux univers, loin d’être antagoniste, se fit sur le sensible. Togué, nom du spectacle issu de cette rencontre née sur le terrain de l’impact émotionnel généré par les visions complémentaires de la guerre que peuvent avoir le butô d’ARIADONE, émanation du traumatisme vécu d’Hiroshima, et le langage virtuel de SPINA transcendant son propre ressenti de la guerre du Golfe.
Togué présenté pour la première fois au Festival de Marseille en 2002 sublimera cette violence exprimée conjointement par la performance physique des danseuses et la tension des trois musiciens de SPINA suspendus sur d’énormes cubes métalliques surplombant la scène.
(Présentation extraite du livre de Denis Fouquet « BORDEAUX ROCK »)