Butô - Danse d’Incarnation
A partir des années 60, « le Butô et les musiques Électriques » étaient des réactions artistiques spontanées à des situations de crise qui créèrent de l’énergie par le sentiment de communauté humaine » Tatsumi Hijikata et Kazuo Ohno en sont les fondateurs au Japon. Ce mouvement a été une réaction violente à la domination de la logique et à l’effacement de la mémoire du corps, notamment après les tragédies collectives d’Hiroshima et Nagasaki.
Amplification / Simplication
Le contexte actuel, déluge numérique, réactive les archétypes du Butô des origines, phénomène de résilience chamanique face à la métamorphose accélérée d’une civilisation.
-Quels sont nos nouveaux totems ?
-Où les psychopompes iront-ils chercher des âmes perdues ?
-Quelles sont les nouvelles extases ?
-Quels sont les rituels d’initiation et de guérison persistants ?
Saturation / Révélation
Crise du Corps, nouvelles aliénations, épilepsie…
Après la crise, rétablissement de l’instinct collectif par la nécessité de soin et de réparation.
Réactivation des grands archétypes de l’initiation féminine.
Saturation d’information.
Rétablissement du temps contemplatif.
Exhibition / Occultation
Tatsumi Hijikata a dit, « La Lumière nait des ténèbres »
Le corps du danseur Butô, vidé de sa personne, peut vivre le caché, la mémoire ancestrale. Ainsi, chaque butôka invente son Butô.
En japonais, Le Butô se dit « Ankoku-Butô » 暗黒舞踏, La matière Noire, «Ankoku Busshitsu ». 暗黒物質
Provocation / Fermentation
Expérience de « Réaction chimique » du Butô des origines dans le contexte contemporain
Face au phénomène de dématérialisation, danser le Butô, c’est vivre dans l’état du corps en effaçant les illusion de l’égo pour laisser révéler « les phénomènes », faire miroir aux énergies inconscientes qui traversent l’époque
Crédit photo: Enki Djipal